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Publié le par Antifasciste pévèle-mélantois

ATHENES — Les émeutiers se sont déchaînés dimanche dans Athènes et Thessalonique, lançant des engins incendiaires, détruisant des magasins et érigeant des barricades enflammées, le chaos s'emparant des principales villes de Grèce après la mort d'un adolescent de 16 ans, abattu par la police dans la capitale. Ce sont les pires émeutes en Grèce depuis janvier 1991, lorsqu'une foule en colère avait protesté après le meurtre d'un instituteur par des voyous d'extrême droite.  
  Des jeunes cagoulés s'en prenaient aux vitrines, banques et voitures, la police anti-émeutes répondait à coups de gaz lacrymogènes, de véritables scènes d'insurrection qui ont vidé les rues d'Athènes. Les manifestations dégénèrent fréquemment en affrontements violents en Grèce, les anarchistes s'en prenant également à des banques, véhicules diplomatiques et autres magasins de luxe, les émeutiers se réfugiant ensuite sur les campus universitaires, où la police n'a pas le droit d'intervenir.
Les violences ont repris dans la journée, à l'occasion de manifestations de soutien aux immigrés clandestins qui ont dégénéré: à Thessalonique, deuxième ville du pays, la mairie, deux commissariats, plusieurs magasins et une banque ont été pris pour cible, les manifestants s'en prenant aussi aux véhicules des chaînes de télévision ou érigeants des barricades de poubelles enflammées. A Athènes, plus de 2.000 manifestants ont défilé en direction du siège de la police dans la capitale, des engins incendiaires étant lancés contre des magasins et banques, mais aussi un immeuble de bureaux gouvernementaux, la police usant d'importantes quantités de gaz lacrymogènes pour contenir les émeutiers.  
  Cette marche de protestation état prévue depuis plusieurs jours, et le ministre de l'Intérieur Prokopis Pavlopoulos avait dans la matinée appelé à la retenue pendant la manifestation, exprimant la tristesse du gouvernement pour la mort du jeune homme, et offrant sa démission, qui a été refusée ainsi que celle de son adjoint. "Prendre une vie n'est pas excusable dans une démocratie", a dénoncé le ministre. Selon des témoins, le drame s'est produit samedi soir vers 21h lorsqu'un petit groupe de jeunes s'est attaqué à une voiture de police. Un agent a tiré par trois fois et le jeune garçon a reçu une balle dans la poitrine.
D'après le communiqué de la police, la voiture, avec à son bord deux fonctionnaires, patrouillait dans le quartier d'Exarchia, dans le centre d'Athènes, lorsqu'elle a essuyé des jets de pierres provenant d'un groupe d'une trentaine de jeunes.  
  Les deux policiers impliqués ont été suspendus le temps de l'enquête, tout comme le commissaire du quartier d'Exarchia. Dans la nuit de samedi à dimanche, dans une rue commerçante qui descend de la place Syntagma, à Athènes, plus d'une vingtaine de magasins ont été endommagés - mais pas pillés.
Leurs vitrines ont été noircies par des cocktails Molotov ou carrément détruites. Dimanche matin, des pompiers tentaient encore d'éteindre l'incendie d'un bâtiment de deux étages carbonisé. Dans la rue planait encore l'odeur âcre des gaz lacrymogènes utilisés plus tôt par la police pour disperser la foule. Un peu plus loin, rue Akadimias, l'une des principales artères d'Athènes, les émeutiers ont saccagé des arrêts de bus et des kiosques à tickets.  
  Au petit matin, quelques-uns d'entre eux étaient encore présents, le visage masqué. A deux pâtés de maisons étaient postés des policiers anti-émeutes, armés de boucliers et de masques à gaz. La rue était coupée par une barricade en flammes.
 Les émeutes qui ont commencé samedi soir à Athènes ont vite gagné Thessalonique, la deuxième ville de Grèce, puis au moins cinq autres villes de province. Les protestataires semblent avoir coordonné leurs mouvements grâce à des sites internet, où étaient mis en ligne des appels à se rassembler à des endroits précis ou encore des slogans tels que "le terrorisme d'Etat ne passera pas".  
  Selon la police, 24 policiers ont été blessés pendant les affrontements de la nuit, au cours desquels six personnes ont été arrêtées. Plus tôt, samedi après-midi, des centaines de candidats au droit d'asile, qui faisaient la queue pour déposer un dossier, avaient déclenché une émeute dans le centre-ville d'Athènes.
Les troubles ont débuté lorsque les autorités ont annoncé qu'il n'était plus possible de déposer de dossier, le nombre hebdomadaire de demandes étant limité. Un homme est tombé à l'eau dans un canal dans des circonstances non encore déterminées. Blessé, il a été transféré à l'hôpital.  




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